Revue pour A Plague Tale: Innocence. Jeu pour PC, PlayStation 4 et Xbox One, le jeu vidéo est sorti le 14/05/2019
Essayez-le: après avoir repéré un banc de poissons, jetez un morceau de pain dans l'eau. Vous verrez des dizaines, des centaines de grands et petits poissons bondir sur le morceau de pain, l'attaquer, si vous voulez, avec une fureur presque ancestrale. Au fil du temps, vous verrez le morceau de pain s'user et devenir de plus en plus petit jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Il n'y a rien de mal à cela, bien sûr: c'est un morceau de pain et ce ne sont que des poissons inoffensifs au milieu des rires des enfants. Mais si le poisson avait des dents acérées et que ce n'était pas le pain qui était consommé, mais une personne… ce ne serait plus amusant.
Les animaux, comme nous le savons, ne connaissent pas la méchanceté comme les humains et suivent leur propre instinct de survie. Dans le royaume carnivore, le mot «survie» implique la mort d'un autre spécimen, se sacrifiant volontairement ou non à la persistance d'un autre. C'est la nature. C'est le cercle de la vie. Comme la nature peut parfois être injuste. Et combien l'histoire peut parfois être injuste.
Les pages des livres d'histoire, en fait, sont écrites avec du sang. En plus de l'homme, qui a toujours été un protagoniste, la paume du plus grand meurtrier de l'histoire va aux maladies. «Personne n'aime la maladie», a déclaré Mater Morbi à Dylan Dog. C'est sacrément vrai: on peut dire que jusqu'aux années 900, époque de découvertes révolutionnaires dans le domaine médical, il n'y avait pas de médicaments efficaces, mais des décoctions incertaines, et les conditions d'hygiène étaient médiocres. Les gens sont tombés à un jeune âge, ponctuels comme les feuilles d'automne. Tout ceci est A Plague Tale: Innocence, la promesse d'Asobo Studio, qui personnifie la maladie en secouant ensemble plus de 5.000 rats porteurs de la peste.
Il est très rassurant de vivre la dure vie des années 1300 dans A Plague Tale: Innocence confortablement assis en 2019. Lors de l'E3 2017, où le jeu a été officiellement présenté, sa crudité inconcevable et la relation fraternelle qui s'en est suivie ont suscité l'intérêt de nombreux joueurs. Le jeu aurait lieu dans La France pendant la guerre de Cent Ans entre la vague de la peste noire qui a balayé le pays et la Sainte Inquisition qui s'est déplacée parmi les tas de cadavres, dont beaucoup étaient causés par l'Église catholique.
Deux ans plus tard, Asobo Studio (maison de développement français) grâce à Focus Home Interactive apporte une jeu très différent de la production typique du studio, composé de nombreux jeux Disney / Pixar plus ou moins sérieux, respectant cette promesse estivale et apportant sur PlayStation 4, Xbox One et PC le jeu le plus intéressant de ce jeu vidéo May.
Dans A Plague Tale: Innocence, ils contrôlent deux frères, Amicia et Hugo De Rune, auquel il est destiné à s'attacher. Issu d'une famille noble, leur existence est vouée à devenir bientôt audacieuse, fuyantInquisition qui ne s'arrête devant rien pour capturer Hugo, un adorable petit garçon de cinq ans qui n'a jamais quitté sa chambre pour des raisons de santé. Amicia, la jeune et entreprenante protagoniste, est comme si elle n'avait jamais rencontré son petit frère, tenu à l'écart du monde par sa mère, qui voit pour la première fois la campagne française. Le tenir par la main semble étrange, mais ce resserrement devient progressivement de plus en plus ferme et réconfortant jusqu'à devenir fondamental. A Plague Tale: Innocence est un jeu de croissance et aussi un jeu de crescendo, dans lequel la curiosité devient l'attention après quelques chapitres de jeu.
Une petite mise en garde à faire est que notre expérience de jeu était aussi vierge que possible des bandes-annonces et des promotions dans lesquelles Asobo Studio a investi ses énergies avec une foi inébranlable dans son projet (qui sera un plaisir de voir plus tard). Être un jeu fortement basé sur la narrationsuivre l'histoire sans savoir à quoi s'attendre est, à ce jour, considéré comme un privilège. Une production très proche d'un jeu triple A - même si ce n'est pas le cas -, le soi-disant «pressentiment gamer» vécu qui place de grands espoirs dans un titre sans forcément être submergé par la publicité a été satisfait à plusieurs reprises.
Difficile, en effet, de ne pas être enchanté par le monde du jeu, par les nombreux détails présents à l'écran dans A Plague Tale: Innocence et aussi sourire aux absurdités maladroites comme le soldat essuyant la sueur de son front… de son casque. Tout dans le titre nous raconte un dépérissement général du pays, plagié par non pas une, pas deux, mais trois menaces: l'Inquisition, dont les chevaliers investis d'une mission sacrée par le Grand Inquisiteur étaient chargés de récupérer à tout prix Hugo De Rune (sans avoir de problèmes à tuer Amicia de manière brutale) et Les rats, avec un «r» majuscule dû à leur omniprésence, une vague qui dévore la chair humaine en quelques secondes comme s'il s'agissait de morceaux de pain, en fait, et apportent avec eux la morsure, une maladie mortelle qui n'est autre que la la peste noire est arrivée (disent-ils) outre-mer.
En arrière-plan, l'armée anglaise, des inconnus chanteurs de la Marsellaise, qui s'affrontent avec le Royaume de France dans un conflit qui dure plus de cent ans (1337-1453).
Le but des jeunes bourgeois Amicia et Hugo est donc une pure survie. Incarnez la grande sœur et protégez Hugo à tout prix, apprenez vraiment à le connaître pour la première fois, c'est une responsabilité dont nous ressentons (volontiers) le poids, car il est difficile de ne pas soutenir l'ardeur d'Amicia et l'innocence d'Hugo, et de protéger un enfant impuissant et maladif.
L'innocence est aussi le maître mot du jeu, présent dans le titre du jeu et aussi tout au long des chapitres qui le divisent. Asobo Studio montre combien il est difficile de garder l'innocence dans un lieu de mort, comment nous aurions aimé couvrir les yeux du petit Hugo encore et encore. Le studio français a opté pour une thérapie de choc très dure: de nombreuses scènes sont imprégnées d'un impact émotionnel et visuel, et la cruauté et la cruauté du jeu n'épargnent pas deux créatures élevées dans l'ignorance (ou l'innocence?) Comme Amicia et Hugo.
Cadavres sans effusion de sang, fosses communes, squelettes, carcasses d'animaux et sang: les forêts et les villes des Alpes sont parsemées de mort et de scènes de plus en plus traumatisantes - les soi-disant il faisait sombre dans toute sa gloire. Nous ne nous attendions pas à ce niveau de «réalité», terrible dans sa brutalité. A Plague Tale: Innocence nous donne le choix, de faire partie ou non de ce carnage. Ce n'est pas un hasard si l'un des titres qui a le plus inspiré ce jeu vidéo était The Last of Us, un jeu qui a réduit le potentiel technique et narratif de la PlayStation 3 qui met également en jeu notre moralité.
Amicia, comme Ellie, est une fille simple obligée de grandir vite: la seule chose qu'il aura entre ses mains pour se défendre sera une fronde avec laquelle il sera possible de distraire et de frapper des ennemis humains, montrant à quel point même une fronde peut être mortelle. Amicia le gère avec compétence et cela peut être amélioré dans diverses stations grâce à des matériaux dispersés dans le monde du jeu, comme le soufre, l'alcool, le cuir et les outils, ces derniers étant essentiels pour renforcer la fronde ou le sac d'Amicia qui lui permet de stocker plus de matériaux ou de munitions. Grâce à la fronde et une initiation (assez rapide)l'alchimie, autre élément important du titre, Amicia pourra lancer des projectiles alchimiques pour allumer des feux de loin ou endormir un ennemi de près (Somnum).
La la gestion des ressources est presque cruciale à certains endroits: une seule charge Somnum, par exemple, coûtera cher et ne nous permettra probablement pas de mettre à niveau l'élingue à la station suivante. Dois-je créer le matériel ou essayer de contourner le problème, puis de créer une mise à niveau? Nous nous sommes posé cette question à plusieurs reprises, même s'il faut dire que dans la France de A Plague Tale: Innocence, les matériaux ne manquent pas. En même temps, ils sont bien adaptés à la capacité matérielle qu'Amicia peut emporter avec elle.
pour ce le jeu se concentre fortement sur la furtivité, de jeter des pierres ou des pots pour attirer les gardes ailleurs et se faufiler sous leurs casques. Malgré cela, si les ennemis sont alertés et qu'Amicia est découverte et approchée, il sera presque impossible de se défendre et dans le cas le plus courant, elle sera tuée violemment. Un autre élément qui semblait primordial mais qui s'est avéré ne pas l'être est de ne pas laisser Hugo seul, mais de le tenir par la main.. S'il est laissé pour compte, Hugo commencera à s'inquiéter, à crier et à se faire remarquer par les gardes pour un jeu sur devis. En réalité, il n'y a jamais vraiment besoin de laisser Hugo seul et d'aller de l'avant sans lui: tout ce qu'Amicia peut faire sans Hugo peut aussi le faire avec: nous ne nous sommes jamais retrouvés au cours de l'aventure à devoir le quitter. quelque part, mais seulement pour vouloir le faire par curiosité. Le résultat est que rien ne change, sauf qu'on ne peut pas aller trop loin dans le second cas. Cette mécanique - qui si elle avait été prédominante aurait été perçue comme lourde, on se rend compte - n'est jamais encouragée dans le jeu, et c'est dommage car vu des lieux elle semblait avoir plus de poids et peut-être qu'ils auraient pu oser plus sur ce front .
Une autre chose que vous devez accepter estexploration, présente mais limitée. Les points de contrôle ne sont pas toujours heureux et il est souvent impossible de revenir en arrière, même si cela aurait été possible sans aucun problème. C'était l'un des les premiers maux de tête de notre test avant d'entrer dans «l'esprit» du jeu et de comprendre qu'il préfère la narration, et l'exploration est une composante secondaire (certainement encouragée) qui s'améliore au fur et à mesure que les différents chapitres progressent: dans les cartes sont en fait dispersés des objets de curiosité historique, des cadeaux et l'herbier d'Hugo, composé de fleurs que l'enfant mettra souvent doucement dans les cheveux de sa sœur aînée à des fins esthétiques uniquement.
Ces objets, cachés et souvent coûteux en ressources à récupérer, enrichissent grandement le monde du jeu et prouvent, avec de nombreuses autres petites minuties, comment Asobo Studio nous a tenus dans l'insertion de données historiques pour donner crédibilité et fondement à la France des environs de 1340.
Bien qu'il reste toujours fidèle à son squelette, les chapitres de A Plague Tale: Innocence (qui s'additionnent montrent une bonne durée globale) tentent de se renouveler à chaque fois, avec de petits changements et ajouts: Amicia pourra compter sur plus de balles dans son arsenal et bientôt des amis, comme Lucas, un alchimiste en herbe, ou Mélie, une voleuse à la langue fourchue, créant un groupe de survivants qui alterneront avec la succession de chapitres et qui épousera la cause de la jeune femme de la famille De Rune déclarant A Plague Tale en tant que jeu choral, composé de motifs divers mais avec un seul but, de trouver un remède à Hugo et de ne pas permettre à l'Inquisition de l'exploiter à leurs sinistres desseins.
Cela ne veut pas dire qu'Amicia ne finira pas par se retrouver seule et nous ne pouvons compter que sur quelqu'un d'autre que nous-mêmes, mêlant sessions furtives, énigmes et phases plus excitées avec une intrigue galopante qui épaissit de plus en plus une panachure désirée et recherchée par Asobo Studio.
Comme nos héros, les antagonistes évolueront main dans la main. LE rats, qui sont à coup sûr lesélément le plus distinctif du titre, constituent une horde si massive qu'on s'attendrait à au moins un chute d'image, et à la place A Plague Tale: Innocence se déroule sans problème du début à la fin. Étroitement liés au jeune De Rune mais implacables, ils seront lesl'obstacle le plus diabolique et en même temps les plus grands alliés à utiliser contre les chevaliers ennemis. Leur seule faiblesse, forte (invincible) dans leur nombre est le feu et en regardant autour de vous, il y aura toujours un moyen de les éviter - au moins pour un moment. S'ils sont confrontés sans l'aide de la lumière, les rats ne lésineront pas sur le fait de dévorer hideusement quiconque se trouve à portée, que ce soit Amicia, Hugo et leurs compagnons, ou les gardes si nous devions détruire leur source de lumière avec une fronde bien placée.
Le jeu propose la langue espagnole (texte et sous-titres) avec doublage en anglais, français et allemand. Le doublage anglais est bien fait et surtout caractérisé par des accents non natifs mais avec de légères influences françaises. En ce qui concerne la emplacement pas de bévue à signaler en dehors de l'expression «sortez de la fronde» dans le menu d'amélioration, désormais plus intentionnelle et ironique mais certainement pas correcte (car sortir est un verbe intransitif).
Sans l'ombre d'un doute, A Plague Tale: Innocence parvient à restaurer parfaitement le sentiment d'horreur envers les atrocités de la soi-disant Sainte Inquisition et l'amertume causée par les nombreuses scènes fortes et par les nombreux coups au cœur causés par la maladie, qui se traduit par une contamination contre nature de l'innocence des protagonistes. Nous pensons cependant que le message du studio français, nous faisant retrouver des fleurs presque gelées, intactes dans l'espace décadent de la France du 300ème siècle, est qu'au final, les fleurs qui fleurissent dans l'adversité sont vraiment les plus rares et les plus précieuses. de tout.
Une publicité historique des années 60 disait que "la première gorgée fascine, la seconde sorcière". Jonglant habilement entre l'Inquisition, la peste noire et l'alchimie, A Plague Tale: Innocence est l'œuvre dans laquelle Asobo Studio a versé son cœur. Probablement le titre le plus stimulant de ce jeu vidéo May, suivre les histoires d'Amicia et d'Hugo De Rune est passionnant, grâce à un récit enraciné dans l'histoire mais aussi fantastique dans son exécution finale, dans laquelle on retrouve toutes les inspirations révélées par les développeurs. Peu de défauts, comme la mauvaise implémentation du petit Hugo dans le gameplay et l'exploration qui aurait pu être plus audacieuse. Un jeu aux multiples facettes qui laisse (délibérément?) Plusieurs questions en suspens, peut-être en vue d'une suite qui ne peut qu'être encouragée, A Plague Tale: Innocence n'est qu'une tombe prématurée de lucioles: il faut toujours garder espoir et nager contre des écoles de les poissons (ou les rats) pour protéger ceux que nous aimons, car après tout, nous n'avons que des liens.
► A Plague Tale: Innocence est un jeu de type aventure développé par Asobo Studio et édité par Focus Home Interactive pour PC, PlayStation 4 et Xbox One, le jeu vidéo est sorti sur 14/05/2019
